Récits d'un bénévole au pays des gorilles des plaines de l'Ouest

Publié le par La Vallée des Singes


Dans le dernier numéro des Echos de La Vallée, nous vous présentions le dernier projet que le Conservatoire pour la Protection des Primates a décidé de soutenir. Il s'agit d'un projet de développement d'écotourisme dans le Parc National de Nouabalé Ndoki en République du Congo. Au sein de ce parc, des sites touristiques et d'observation de la faune sauvage seront proposés aux visiteurs comme celui de Mondika. Avant d'être ouvert aux touristes, Mondika était destiné à la recherche et à l'observation des gorilles entre autre. Depuis, un groupe de gorilles a été pleinement habitués, permettant de les approcher de près. Le projet souhaiterait développer un sentier écologique centré sur ces grands singes. Depuis peu, l'habituation d'un second groupe de gorilles a commencé et nécessite observations et surveillances. Pour celà, le projet va faire appel à des bénévoles pour renforcer l'équipe déjà en place. C'est à ce titre que le Conservatoire vient en aide au projet en couvrant les frais occasionnés par un de ces bénévoles pendant un an. Le bénévole en question est un ancien soigneur animalier de La Vallée des Singes qui est arrivé sur le site de Mondika depuis le 10 juillet ; voici ses premières impressions :

« Je suis en forêt sur le site de Mondika depuis le 10 juillet. Pour y parvenir, il faut suivre une piste pendant une heure depuis le camp de vie de Bomassa. Ensuite, il faut compter 10 Km de marche en forêt inondable pour atteindre le site de recherche.
Nous sommes 3 assistants de recherche et un responsable de site. L'équipe comprend également 16 pisteurs, des Pygmées, semi nomades de République Centrafricaine (le site de Mondika est situé à la frontière entre le Congo et la République Centrafricaine, RCA) qui connaissent la forêt comme personne ! Je vais d'ailleurs devoir me mettre au Sango, langue parlée en RCA.
J'ai commencé mon travail d'observation sur le groupe de gorilles en phase d'habituation. Ce groupe compte entre 14 et 18 individus, estimation faite par rapport au nombre de nids de sommeil que l'on retrouve chaque jour. Au niveau de l'habituation qui est en cours, la troisième phase vient tout juste de commencer. C'est la phase dite de « contact ». D'ailleurs, j'ai vécu ma première charge de la part d'une femelle bien en colère qui a foncé sur nous mais s'est arrêtée à 4 mètres de nous. Tout repose dans l'intimidation chez les gorilles mais cela reste très impressionnant !
J'ai également travaillé un peu sur le premier groupe déjà habitué. C'est le groupe de Kingo, mâle dos argenté. Kingo signifie « voix » en Ba-Aka, un des dialectes utilisé par les pisteurs. Ce nom vient du fait que les pisteurs sont capables de reconnaître le groupe de gorilles juste aux vocalisations. Certains reconnaissent même les empruntes de pas laissées dans la forêt et de dire de quel individu il s'agit ! Ceci peut s'avérer très utile lorsque la zone de travail s'étend sur 50 Km² et que l'on dénombre plus de 10 groupes de gorilles dans cette zone.
Des touristes viennent déjà observés le groupe habitué mais pas plus de 2 personnes en même temps et sont toujours accompagnées d'un guide et d'un pisteur. L'habituation de ce groupe a duré 7 ans !

Violà pour les premières nouvelles. A bientôt ». Matthieu

Publié dans La Conservation

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